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Edition du 05/10/99 - © Rossel & Cie SA - LE SOIR Bruxelles
Lutte contre la drogue, réinsertion des détenus, gestion des
entreprises: les adeptes de Ron Hubbard sont multicartes
Pour séduire, la scientologie enfile des habits multiples
Malgré les résultats de la commission parlementaire d'enquête sur les
sectes et le battage médiatique réalisé par la Communauté française,
le répertoire communal d'Ixelles, version 1999, comporte parmi ses
publicités de larges placards en faveur de l'église de scientologie.
Au moins était-ce un choix clair de la part de l'éditeur responsable,
la scientologie ayant ainsi la possibilité de se présenter ouvertement
au public sous son nom générique.
Mais les divers départements de la secte sont parfois moins aisés à
identifier. Non pas que la scientologie se dissimule: elle affiche
souvent clairement, au bas de ses dépliants, un copyright ou une
marque déposée qui la trahit, revers d'une volonté acharnée de
commercialiser la moindre de ses «technologies religieuses
appliquées»: Scientology, Dianetics, Golden Era Productions, LRH
Library, Bridge Publications, RTC, St Hill, Key to life, Advance!,
Purification, Purification Rundown, ne sont que quelques-unes des
dizaines de marques et appellations que la scientologie a fait
protéger.
ABLE. Créée en 1988, ABLE (Association for better living and
education) chapeaute la majorité des activités «sociales» de la secte:
Narconon, Criminon, Applied Scholastics, The way to happiness. ABLE
est donc le bras armé de la volonté des scientologues de réformer
le monde pour qu'il soit meilleur.
Narconon. Narconon est, sous la tutelle d'ABLE, le programme
scientologique de lutte contre la drogue, et son existence remonterait
à 1966. Il commence très classiquement par un programme de
désintoxication, puis des cours thérapeutiques qui débouchent sur
d'autres cours, classiques au sein de la secte, de communication. Le
discours est éminemment simple - simpliste - sur le registre du Just
say no! (Juste dire non!) autrefois cher à Nancy Reagan.
Officiellement, Narconon a existé en Belgique, à Bruxelles, de 1982 à
1988. Mais les campagnes belges contre la drogue sont désormais dans
les mains d'un adepte, Ludo Vermeulen, ex-musicien professionnel qui a
lui-même expérimenté les drogues et tenu des conférences scientologues
dans les écoles belges.
Criminon. Lancé en Nouvelle-Zélande en 1970, l'association Criminon
est orientée vers le milieu carcéral, et dépend de Narconon.
Résolument anti-psychiatrique, cette association prétend qu'au
Etats-Unis, jusqu'à 80 % des personnes libérées de prison commettent,
dans l'année qui suit, 10 à 20 crimes avant d'être arrêtées de nouveau
et renvoyées en prison.
Outre des arguments de ce tonneau, Ron Hubbard croyait à l'existence
d'un «esprit criminel»: la secte a donc une vision très personnelle du
phénomène et de la réhabilitation. Inconnu en Belgique.
Applied Scholastics. L'association Applied Scholastics vise à réformer
l'enseignement et oppose à la prétendue «médiocrité de l'enseignement
moderne» les visions pédagogiques de Ron Hubbard. La Belgique a connu
plusieurs écoles se revendiquant de cette technologie Hubbard:
Education Harmonieuse à Uccle (1979-1984), La Brussels Ability School
et, seul à être encore en vigueur à notre connaissance, Creatif
Onder-wijs, qui existe à Anvers depuis 1995.
The way to happiness. Peu médiatisé, le programme «Le chemin du
bonheur» ou «Way to happiness» est diffusé en Belgique au moins sous
la forme de petits livrets qui présentent l'essentiel de ce programme.
Objectif: lutter contre le déclin de la moralité, contre le règne du
matérialisme. Il s'agit du premier code moral entièrement fondé sur le
bon sens et de nature non religieuse, affirme la secte. La diffusion
du livret semble être la principale réalisation de ce département.
CCHR. La Commission des citoyens pour les droits de l'homme ou
«Citizens commission on human rights» (CCHR) existe chez nous depuis
1993, bien que sa fondation au niveau mondial remonte à 1969. Il
s'agit, pour la scientologie, d'une arme à double usage: elle permet
de mener campagne pour la défense des intérêts de la secte sous
couvert de «violation des droits de l'homme» et, d'autre part, de
mener campagne contre les psychiatres - lesquels, depuis les tout
débuts de «La Dianétique» de Ron Hubbard, ont compris les dangers de
la conception scientologue de la psychologie humaine. Le CCHR-Belgium,
implanté à Xhendelesse, était l'une des cibles, jeudi dernier, du juge
Van Espen.
WISE. L'Institut mondial des entreprises de scientologie (WISE, World
institute of scientology enterprises) est un gros morceau, qui n'a
plus aucun lien avec le social: il réunit tous les responsables
d'entreprises qui ont opté pour les méthodes scientologiques à
l'intérieur de leur société, convaincus que les lignes directrices qui
permettent l'expansion de la secte dans le monde doivent également
permettre l'extension de leur entreprise. Les entreprises
scientologues belges connaissent pourtant pas mal de faillites ou de
dissolutions.
C'est au sein de WISE qu'il faut situer les «Hubbard college of
administration»: Bruxelles en a hébergé un de manière éphémère entre
1995 et 1997, à la tête duquel se trouvaient trois des cibles des
perquisitions de jeudi, à savoir Marleen Grosemans (d'Impact
Consulting, Louvain), Roger Van Loocke (de PR Consult, Malines) et
Guido Van Hootegem (d'Advance Consulting, Bruxelles). Roger Van Loocke
était également, en 1997, le représentant de WISE en Belgique.
ALAIN LALLEMAND
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